La vie d’Adélaïde Hautval en quelques lignes

Adélaïde Hautval est née le 1er janvier 1906 au Hohwald sous le nom de Marthe Adélaïde Haas fille de Sophie Lydie Kuntz et de Philippe Jacques Haas alors pasteur de la paroisse protestante du Hohwald. En 1910, le pasteur Haas étant jugé trop progressiste en matière de rapprochement avec les frères ennemis catholiques, l’ensemble de la famille revient s’installer à Guebwiller d’où Philippe Haas est originaire. Adélaïde Hautval fait ses études secondaires dans cette ville, étudie la médecine à la faculté de Strasbourg, passe sa thèse de doctorat en 1933 et devient psychiatre. Elle fonde et s’occupe avec son frère Philippe Emmanuel Hautval, d’une maison pour enfants en difficulté « Les hirondelles » jusqu’en 1937. Elle part ensuite travailler à Kussnacht en Suisse jusqu’en 1939. Durant ces années elle garde un contact privilégié avec le professeur Charles Pfersdorff de la faculté de médecine de Strasbourg.
Dans cette même année 1939, elle est évacuée comme une partie de la population Alsacienne en Dordogne. Elle est interne à l’hôpital psychiatrique de Vauclaire de février 1940 à décembre 1941 puis à Lannemezan à partir du mois de décembre 1941. En mai 1942, elle est arrêtée à Vierzon, alors qu’elle franchit la ligne de démarcation sans laissez-passer, puis emprisonnée à Bourges en juin 1942, témoin des premières rafles, elle parvient à se fabriquer une étoile jaune et martèle à propos des juifs que « Ce sont des gens comme les autres ». Elle est alors accusée du délit d’ « amie des juifs ».
Elle est ensuite internée à Pithiviers, Beaune-la-Rolande, au fort de Romainville, camps créés pour la déportation des juifs par le régime de Vichy, et est déportée à Auschwitz avec le convoi du 27 janvier 1943 puis à Ravensbrück en août 1944.
Affectée aux « revier » des différents camps, elle n’aura de cesse, d’aider ses camarades du mieux possible. Transférée au funeste block 10 à Auschwitz, elle refuse de participer aux expériences médicales organisées entre autres par les docteurs Clauberg et Mengele.

Après sa libération, elle exerce son métier comme médecin d’hygiène scolaire. Elle participe à diverses publications, livres et revues d’anciens déportés. En 1964, Adélaïde témoigne à charge contre le docteur Dering lors du procès en diffamation que ce dernier intente contre l’auteur d’ « Exodus ». Elle collabore activement à l’ouvrage collectif « Les chambres à gaz, secret d’Etat » publié en Allemagne et en France (1984).
Adélaïde Hautval est décédée en 1988 à 82 ans.
Elle fut décorée de la Légion d’honneur en 1945 et reçu également la médaille de « Justes parmi les Nations ».